Sheelah Delestre
Researcher French Market & global topics
La consommation de légumes en France - Faits et chiffres
Moins d’émissions de CO2, moins d’eau utilisée pour la production, pas de cruauté envers les animaux et, en prime, d’importants bénéfices pour la santé. C’est ce que promet une alimentation riche en légumes. Face à ces arguments, notamment rappelés par les campagnes publiques sommant les Français de « manger 5 fruits et légumes par jour », il n’est pas étonnant que la consommation de légumes augmente en France, les Français, davantage conscients du bien-être animal, se détournant des produits carnés et laitiers pour inclure dans leur alimentation davantage de légumes qu’il y a dix ans. Parmi les légumes disponibles à l’achat en France, la tendance est aux légumes portant le label « agriculture biologique » ainsi qu’à ceux produits localement. Malgré une forte volonté de végétaliser leur assiette, un obstacle, parfois prohibitif, se dresse face aux consommateurs : le prix. Le prix des légumes n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Malgré un ralentissement de la forte inflation qui a touché la France en 2022 et 2023, on observait en février 2024 une augmentation de près de 49% du prix des légumes par rapport à 2015. C’est peut-être pour cette raison que, malgré une hausse de la consommation de légumes, les Français, avec leurs 321 grammes de fruits et légumes consommés quotidiennement par habitant, ne mangent toujours pas suffisamment de fruits et de légumes, si on s’en tient aux 400 grammes par jour recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Pourtant, 70% des Français indiquent consommer plus de fruits et légumes frais qu’avant et près de 80% des Français souhaiteraient consommer davantage de fruits et légumes.
Les consommateurs se tournent vers les produits biologiques avant tout pour préserver leur santé, mais aussi pour un meilleur goût et pour protéger l’environnement. Si l’on observe une légère baisse dans la consommation de légumes biologiques depuis l’inflation de 2022 et 2023, ce n’est donc pas pour des raisons idéologiques mais simplement parce que de nombreux Français ne peuvent pas se permettre financièrement d’acheter ces produits, qui, pour certains, coûtent plus du double que leur équivalent en conventionnel. La différence de prix est particulièrement flagrante pour les haricots verts, les aubergines et les tomates, tandis que les oignons, les carottes et les concombres bio avaient un prix seulement légèrement supérieur à leur équivalent en conventionnel.
Certains consommateurs, soucieux de leur empreinte carbone, se tournent également vers les légumes de saison ainsi que vers les produits locaux ou en vente directe afin de faire un geste pour l’environnement.
En se détournant de la viande et en augmentant leur consommation de légumes, les consommateurs espèrent faire des économies, mais aussi protéger leur santé ainsi que l’environnement, et faire un geste pour le bien-être animal. En effet, la consommation de viande figure parmi les postes les plus émetteurs de CO2 si l’on décompose l’empreinte carbone du Français moyen. La production d’un kilogramme de steak de bœuf émet 57 fois plus de gaz à effet de serre que la production d’un kilogramme de tomates. De même, pour la production d’un kilogramme de viande de bœuf, 15.500 litres d’eau sont nécessaires, contre seulement 320 litres d’eau pour la production d’un kilogramme de légumes. Pour en savoir plus à ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre page sur les régimes alimentaires végétarien et végan./.
Une consommation de légumes trop faible
On estime à 20,34 milliards de dollars le chiffre d’affaires total du marché des légumes en France en 2024. Pourtant, les Français sont loin de tous consommer les cinq portions de fruits et de légumes par jour recommandées par les autorités sanitaires. Seuls 30% des Français indiquent manger des légumes frais tous les jours. Chez les enfants, la consommation de légumes est encore plus faible. Seuls 10% des enfants mangent les cinq portions de fruits et légumes par jour recommandées.Pourtant, 70% des Français indiquent consommer plus de fruits et légumes frais qu’avant et près de 80% des Français souhaiteraient consommer davantage de fruits et légumes.
La hausse du prix des légumes
La principale raison pour laquelle les Français ne consomment pas davantage de légumes est le coût de ces produits. Beaucoup de Français n’ont pas les moyens financiers d’en acheter autant qu’ils le souhaiteraient, en particulier ceux issus de catégories sociales modestes ou pauvres. Cette tendance a été renforcée encore par la forte inflation qui a touché la France en 2022 et 2023. En 2023, un kilogramme de légumes coûtait en moyenne 2,85 euros, contre 1,80 euro en 2011. Certains légumes ont des prix particulièrement élevés. Les haricots verts coûtaient 5,89 euros le kilogramme en 2023 et les poivrons verts 4,92 euros. Parmi les légumes les moins chers, on trouve le concombre, la laitue verte et les carottes.La consommation de légumes biologiques
Comme pour de nombreux produits alimentaires, les Français se tournent de plus en plus vers les légumes issus de l’agriculture biologique. En 2023, 82% des Français ont consommé des fruits et légumes biologiques, contre seulement 49% en 2015. D’ailleurs, les légumes frais sont les produits biologiques les plus consommés par les Français. Ainsi, en 2023, le chiffre d’affaires total généré par la vente de fruits et légumes frais biologiques a atteint près de 1,9 milliard d’euros.Les consommateurs se tournent vers les produits biologiques avant tout pour préserver leur santé, mais aussi pour un meilleur goût et pour protéger l’environnement. Si l’on observe une légère baisse dans la consommation de légumes biologiques depuis l’inflation de 2022 et 2023, ce n’est donc pas pour des raisons idéologiques mais simplement parce que de nombreux Français ne peuvent pas se permettre financièrement d’acheter ces produits, qui, pour certains, coûtent plus du double que leur équivalent en conventionnel. La différence de prix est particulièrement flagrante pour les haricots verts, les aubergines et les tomates, tandis que les oignons, les carottes et les concombres bio avaient un prix seulement légèrement supérieur à leur équivalent en conventionnel.
Certains consommateurs, soucieux de leur empreinte carbone, se tournent également vers les légumes de saison ainsi que vers les produits locaux ou en vente directe afin de faire un geste pour l’environnement.
La consommation de légumes et les régimes sans viande
Même si la consommation de légumes par les Français est encore jugée trop faible par rapport aux recommandations des autorités de santé, elle est en augmentation par rapport aux années 2000. Alors que les Français consomment moins de viande et de produits laitiers, ils se tournent davantage vers les légumes, les fruits, le pain et les céréales. En effet, 25% des Français ont adopté un régime flexitarien, c’est-à-dire qu’ils mangent seulement occasionnellement de la viande et du poisson, 6% un régime pescétarien (sans viande), 4% un régime végétarien, sans viande et sans poisson, et 4% un régime végan, qui exclut tout produit d’origine animale. Les jeunes sont particulièrement nombreux à adopter ce type de régimes.En se détournant de la viande et en augmentant leur consommation de légumes, les consommateurs espèrent faire des économies, mais aussi protéger leur santé ainsi que l’environnement, et faire un geste pour le bien-être animal. En effet, la consommation de viande figure parmi les postes les plus émetteurs de CO2 si l’on décompose l’empreinte carbone du Français moyen. La production d’un kilogramme de steak de bœuf émet 57 fois plus de gaz à effet de serre que la production d’un kilogramme de tomates. De même, pour la production d’un kilogramme de viande de bœuf, 15.500 litres d’eau sont nécessaires, contre seulement 320 litres d’eau pour la production d’un kilogramme de légumes. Pour en savoir plus à ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre page sur les régimes alimentaires végétarien et végan./.
