Jean-Baptiste Schmider, PDG et fondateur de Citiz : « Une voiture partagée, c’est environ neuf voitures particulières remplacées. Citiz aujourd’hui c’est deux milles voitures, donc ça fait seize milles voitures en moins. À l’origine, on nous a dit oui, mais ça, c’est bon pour les Suisses et les Allemands, en France, ça ne marchera jamais. On pense que ça peut marcher en France et s’il y a un endroit où ça peut marcher, c’est peut-être à Strasbourg justement. »
Célia Janus, usagère Citiz : « Je m’appelle Célia, j’ai 34 ans et j’habite à Strasbourg depuis toujours. Je suis née ici. J’habite dans le centre ville de Strasbourg et je travaille à un quart d’heure à peu près. Du coup, dans mes déplacements quotidiens, j’utilise le vélo, c’est mon déplacement principal. Mais j’utilise également la Citiz pour des déplacements plus ponctuels, quand j’ai envie de sortir de la ville, quand je vais rendre visite à ma famille par exemple.»
Jean-Baptiste Schmider : « On considère que chaque personne, quand elle passe à l’autopartage, elle réduit à peu près de 40 % son kilométrage en voiture et ses émissions de CO2 liées à la voiture, parce qu’elle marche plus, elle prend plus les transports en commun, elle prend plus le train, elle fait plus de vélo. En plus, c’est bon pour la santé publique, on lutte aussi contre la sédentarité parce que les gens marchent plus et font plus de vélo. »
Célia Janus : « Cela a un gros avantage en termes de coûts parce que posséder sa propre voiture, ça veut dire l’assurer, ça veut dire la garer… L’essence est également prise en charge dans Citiz, donc le seul coût qu’on a, c’est l’abonnement. »
Jean-Baptiste Schmider : « À l’origine, on avait pas du tout en tête d’en faire un business. C’était entre copains. Moi, je voulais me débarrasser de ma voiture en gros [rire]. Donc on a créé l’association, on avait trois voitures, et à un moment donné, l’activité associative commençait à prendre de l’ampleur, et on s’est posé la question de la bonne structure. Et il nous est apparu que la forme coopérative, et notamment la forme coopérative d’intérêt collectif, répondait à cette problématique.
La question, c’est de dire finalement, on essaie de pousser le modèle le plus loin possible, voire de le proposer au maximum d’habitants de notre territoire.
Quand on a démarré, on avait une flotte qui était majoritairement au diesel, comme la flotte française. Et maintenant on est sur une flotte qui est majoritairement hybride, et on commence à l’électrifier.
On a pris assez vite conscience qu’il fallait beaucoup d’investissements pour développer l’offre et pour financer, que ce soient les véhicules, les systèmes informatiques, les ordinateurs de bord embarqués dans les voitures. Il fallait qu’on se tourne vers des partenaires bancaires, et c’est assez naturellement qu’on a rencontré le Crédit Coopératif il y a vingt ans. Ils nous accompagnent depuis vingt ans dans tous nos projets de développement. »
Thierry Parat, chargé d’affaires au Crédit Coopératif en charge du compte Citiz : « Nous avons la chance au Crédit Coopératif d’être d’une taille moyenne en termes d’établissements bancaires. On est capable de faire de la dentelle en termes d’accompagnement : on se pose des questions. Le dossier France Autopartage est connu de tous. À chaque fois qu’on a eu une difficulté à surmonter pour trouver les meilleurs moyens d’accompagner notre client, on était en capacité de le faire.
Souvent vous avez des banques qui sont structurées de manière nationale, avec des très grosses machines de guerre, pour vendre. Donc ce n’est plus de l’accompagnement. Vous avez quelque chose de normé, vous avez une industrie derrière et puis vous déroulez votre rouleau compresseur pour essayer d’avoir des clients et caser des produits.
Connaître le tissu économique local est essentiel. Pourquoi ? Parce que chaque région va avoir sa spécificité. Vous allez avoir des régions plus industrialisées que d’autres par exemple, ou d’autres plus tournées vers le service à la personne. »
Célia Janus : « Moi, je trouve qu’on ressent l’évolution des mobilités à Strasbourg. Le réseau de tram s’étend, le réseau des pistes cyclables s’étend… Il y a une vraie volonté de rendre la ville plus agréable à vivre pour les habitants. Il y a des zones piétonnes qui ont été créées, et du coup la place de la voiture est limitée. »
Jean-Baptiste Schmider : « Il faut changer nos priorités. La priorité, ce n’est pas d’avoir toujours plus, mais c’est d’avoir mieux. Le bien être, il peut être aussi dans l’échange et dans le partage, plutôt que dans l’accumulation. »