Discours de Madame Rachida Dati, ministre de la Culture
Discours à la cathédrale de Dijon
Dijon Jeudi 9 janvier 2025
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Préfet, Monseigneur, Madame la Maire de Dijon, chère Nathalie KOENDERS, Monsieur le Président du Conseil départemental de Côte d’Or, cher François SAUVADET, Madame la Directrice régionale des affaires culturelles, chère Aymée ROGÉ Mesdames, Messieurs, chers amis,
A vous voir ici, dans cette magnifique cathédrale Saint-Bénigne, je me dis, comme souvent, que c’est le patrimoine qui nous réunit. C’est peut-être d’ailleurs sa plus grande force, celle de pouvoir nous rassembler. Parce que c’est la culture accessible dans notre quotidien. C’est ce qui nous sert de repère dans nos villages, dans nos villes. C’est d’abord le patrimoine qui nous rend fiers et nous fait éprouver ce sentiment d’appartenance à un territoire, à une histoire, à un pays. Dans cette ville magnifique de Dijon et comme pour tant d’autres villes de France, la cathédrale occupe une place à part. Une place qui justifie des travaux de restauration importants, qui lui permettent de faire face à l’épreuve du temps tout en la rendant toujours plus accessible. Certains de ces travaux portent déjà leurs résultats. C’est le cas pour la crypte, un ensemble majeur de l’art roman français. C’est aussi le cas de l’incroyable rotonde de l’an mil, qui a fait l’objet de travaux durant 4 ans, entièrement financés par l’Etat à hauteur de 7,9 millions d’euros. La voici désormais réouverte au public et 10 000 visiteurs depuis cet été ont pu redécouvrir le plus ancien monument visitable de Dijon. Je tiens à saluer le travail remarquable des artisans, architectes, archéologues et agents de la DRAC qui ont mis leur savoir-faire au service de ce projet. Un projet qui prend aussi en compte l’accessibilité du public, et notamment des personnes en situation de handicap. Et je veux saluer aussi le diocèse de Dijon et le clergé affectataire, qui ont accompagné avec bienveillance ce chantier et qui assurent aujourd’hui l’organisation des visites sur la base d’une convention avec la DRAC et le Centre des monuments nationaux. *** Ce que je veux vous dire aujourd’hui, Mesdames et Messieurs, c’est que l’effort de l’Etat pour la cathédrale de Dijon ne va pas s’arrêter là, car un autre chantier d’envergure nous attend. Et « envergure », c’est bien le mot, puisqu’il concerne rien moins que la flèche de la cathédrale ! Ce chef-d'œuvre architectural du XIXe siècle, cet autre grand siècle des cathédrales, s'élève à 93 mètres. La flèche est la charpente en bois la plus haute de France, après celle de Notre-dame de Paris. Elle est surtout un véritable symbole de Dijon. 130 ans après son édification, elle a besoin d’une restauration complète. Ce vaste chantier, dont le coût s’élève à 22 millions d’euros, s'étalera sur plusieurs années, entre 5 et 6 ans certainement. La dépose de la flèche débutera en 2026, une opération exceptionnelle, qui mobilisera des savoir-faire rares et précieux. Je suis heureuse de vous annoncer que les premiers crédits, à hauteur de 4,2 millions d’euros, ont déjà été versés à la DRAC. Cet investissement, c’est la démonstration en acte de l'engagement durable de l’État en faveur de nos cathédrales. Ce grand Plan Cathédrale, le ministère de la Culture y consacre chaque année des moyens significatifs. Ce sont 12 millions d’euros par an qui sont dédiés à la sécurisation de nos 87 cathédrales appartenant à l’Etat, et plus de 50 millions d’euros qui sont investis chaque année dans leur restauration. En région Bourgogne Franche-Comté, cela concerne ainsi la restauration du portail occidental de la cathédrale de Sens, historiquement la toute première cathédrale gothique au monde. Cela concerne également la rénovation du bâtiment Sainte-Anne, à Besançon, le futur écrin pour le trésor de la cathédrale. Cela concerne encore la poursuite des travaux à la cathédrale de Nevers, notamment sur l’abside occidentale. Je veux insister là-dessus et Notre-Dame de Paris nous l’a encore montré récemment : la somme de compétences professionnelles, scientifiques et techniques qui se déploie, c’est un savoir-faire français d’une incroyable force, qui est d’ailleurs envié dans le monde entier. Ces chantiers ne se limitent pas à la préservation du patrimoine. Ils participent aussi au rayonnement culturel et touristique de nos territoires, à leur attractivité. Ils créent des emplois qualifiés et ils renforcent le sentiment de fierté des habitants. Car restaurer nos cathédrales, c’est restaurer notre histoire, nos racines communes, mais c’est aussi travailler pour notre avenir. En redonnant vie à ces monuments, nous perpétuons un héritage qui n’a pas fini de nous enrichir mutuellement. Et encore une fois, je remercie toutes celles et ceux qui contribuent à cette formidable aventure. Tous ensemble, continuons à faire vivre notre patrimoine, pour que chacun puisse en être fier, ici à Dijon, en Bourgogne et partout en France. Je vous remercie. |