La conservation pérenne du mobilier archéologique est l’une des missions régaliennes des Services régionaux de l’archéologie : il s’agit de préserver et de valoriser les vestiges mobiliers, issus des fouilles archéologiques, enregistrés et documentés par les archéologues sur le terrain.
Dans le cas de l’archéologie préventive, les biens archéologiques mobiliers sont les seuls vestiges matériels subsistants lorsque la fouille est terminée et le terrain laissé à l’aménagement. Ils constituent à ce titre des éléments précieux de notre patrimoine commun et leur conservation et leur mise en valeur sont exclusivement déterminées par la poursuite de l'intérêt général.
La préservation des archives de fouille constitue également un enjeu important pour la mémoire des opérations archéologiques et la recherche scientifique.
Après leur étude, le mobilier archéologique et la documentation scientifique sont remis à l’État selon les dispositions du Code du Patrimoine. Ils sont alors conservés dans des Centres de conservation et d’étude (CCE) qui peuvent accueillir étudiants et chercheurs pour la consultation. En attendant la construction d’un CCE pour le département du Nord, les mobiliers archéologiques sont encore dispersés sur une vingtaine de lieux. La DRAC Hauts-de-France occupe depuis trois ans un bâtiment neuf afin de réunir et conserver les produits de fouilles.
Les ensembles archéologiques qui sont remis à l’État nécessitent parfois la mise en place d’un chantier des collections archéologiques.
Un chantier des collections est une opération exceptionnelle permettant de traiter « en masse » un ensemble d’objets dans un objectif défini. Ici, l’objectif est de rendre l’accès aux mobiliers pour l’étude et d’améliorer leur conservation.
Il convient de mettre en place une chaine opératoire comprenant : le tri des objets par matériau, le constat d’état, la prise de mesures et pesée, le dépoussiérage, l’inventaire sur une base de données informatisée, la photographie ponctuellement, le reconditionnement, l’étiquetage des lots d’objets et des caisses, et l’adressage sur les étagères.
Les finalités de ces chantiers de collections sont multiples :
- Permettre l’accès aux chercheurs qui peuvent étudier ou ré-étudier les pièces, à l’aune des découvertes plus récentes ou d’une thématique spécifique. En outre, les fouilles anciennes ont souvent manqué de moyens financiers et humains et les études sont parfois restées incomplètes. Les progrès scientifiques permettent également de réaliser des études qui n’existaient pas à l’époque des opérations, notamment sur les restes humains (vestiges anthropobiologiques).
- Améliorer la conservation préventive des ensembles, grâce à un meilleur conditionnement des mobiliers et de conditions climatiques adaptées et stables. L’enjeu est également de repérer des objets qui nécessitent un traitement d’urgence en conservation curative et qui, le cas échéant, seront confiés à un conservateur-restaurateur professionnel.
- Mieux connaitre les objets, pour pouvoir les mettre en valeur, les faire connaitre, dans le cadre d’une publication, mais aussi d’une exposition dans un musée
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