Nécessité de renforcer le transport et le secteur ferroviaires en Europe (débat)
François Kalfon, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, chers collègues, le fret ferroviaire est l’outil principal de décarbonation du transport de marchandises. Il connaît pourtant une crise profonde. En France, il y a plus d’un demi-siècle, 60 % des marchandises étaient transportées par rail, contre 10 % seulement aujourd’hui.
Ce résultat, c’est aussi la Commission européenne qui en porte la responsabilité. Face aux difficultés rencontrées par Fret SNCF, la France projetait d’éponger les dettes de l’entreprise. La Commission européenne l’en a empêchée. Elle a lancé une enquête à son encontre pour des aides prétendument illégales, et cela a abouti au démantèlement de Fret SNCF en deux entités distinctes, à la suppression de 500 emplois et à l’obligation pour l’entreprise de céder 20 % de ses activités à des compagnies privées.
Pendant ce temps-là, que fait la Commission? Elle introduit des méga‑camions sur nos routes et abaisse l’âge requis pour les conduire, accroissant les risques d’accident. Pour réaliser le pacte vert, nous avons soutenu financièrement l’achat des véhicules électriques. C’est une bonne chose. Pourquoi, dès lors, la Commission ne fait-elle pas de même pour le fret ferroviaire?
Il faut plus de financements européens. Laissons les États membres soutenir ces entreprises qui effectuent une mission de service public. Le transport routier, polluant, accidentogène, doit à présent payer sa part pour permettre le développement du fret ferroviaire, lequel ne pourra parvenir à l’équilibre économique sans soutien public.