Interventions d'une minute sur des questions politiques importantes
Thierry Mariani (PfE). – Monsieur le Président, qui, ici, à Strasbourg ou à Bruxelles, y voit clair dans le programme européen «Global Gateway», dont le budget est de 300 milliards? Sans surprise, à peu près personne.
L’intention louable et audacieuse de 2021 de proposer une réponse européenne aux nouvelles routes de la soie semble s’être transformée en une grande machine bureaucratique à produire de la confusion. C’est particulièrement vrai pour les possibles bénéficiaires du programme, pour qui la clarté et la lisibilité de l’allocation des fonds est une véritable énigme.
Prenons par exemple un pays comme le Tchad: d’ambitieux projets d’infrastructures de transport sont censés s’y concrétiser grâce à «Global Gateway» – et c’est très bien. Mais quand il s’agit, par exemple, du financement du projet de fermes solaires dans les trois grandes villes du Tchad que sont N’Djamena, Moundou et Abéché, et où le taux d’accès à l’électricité est de 6,4 % – l’un des plus bas du monde –, eh bien là, rien n’est clair.
Ces projets sont pourtant cruciaux et prioritaires, et N’Djaména devrait pouvoir compter sur des politiques de développement plus lisibles, comme ce fut le cas avec les accords de Cotonou et de Samoa. En Afrique, et spécialement au Tchad, l’Europe doit avoir un projet clair, qui réponde d’abord aux besoins des populations. Cela doit être notre seule obsession.