La chute du régime syrien, ses conséquences géopolitiques et la situation humanitaire dans la région (débat)
Christophe Gomart (PPE). – Monsieur le Président, Madame la Haute Représentante, chers collègues, les conséquences de la chute du régime de Bachar el-Assad sont géopolitiques, mais elles sont aussi humaines, avec un vrai risque de voir ce pays continuer de se fragmenter: les Alaouites à l’Ouest avec les Russes, l’Armée syrienne libre au Nord, les Kurdes au Nord-Est, les Druzes au sud, le HTC au centre, les chrétiens dans les grandes villes, sans oublier les combattants de Daech répartis dans ce pays.
Derrière une apparence de transition calme, le pays reste plongé dans le chaos. Les tensions sont omniprésentes, Israël poursuit ses raids sur les bases militaires de l’ancienne armée syrienne, les milices kurdes et pro-turques se combattent dans le Nord, les assassinats se poursuivent, les pillages sont en cours, sans oublier les Américains qui frappent les bases de Daech.
Je le répète: ne soyons pas naïfs et, surtout, restons prudents: le HTC ne nous a donné aucune preuve de son éloignement du terrorisme islamiste, dont il est issu. La Turquie étend son influence, et on voit où peut mener cette résurgence impérialiste – il suffit d’en parler à nos amis chypriotes. Dans ce pays divisé, les Kurdes, les chrétiens et les femmes seront, croyez-moi, les principales victimes d’un régime qui ne dit pas encore son nom. Au-delà de l’envoi d’un représentant de l’Union européenne, il est indispensable de déployer une mission d’observateurs et, surtout, de maintenir les sanctions contre ce pays tant que l’on n’a pas une vision plus juste de ce qui s’y passe.