Défis auxquels les agriculteurs et travailleurs agricoles de l'UE sont confrontés: amélioration des conditions de travail, y compris le bien-être mental (débat)
Eric Sargiacomo (S&D). – Monsieur le Président, cher Commissaire, chers collègues, avez-vous déjà entendu un paysan se plaindre de la difficulté de son travail, de l'isolement, de la fatigue, du stress? Non. Dans les champs, on se tait sur sa situation personnelle. On souffre en silence du regard que la société pose sur vous, d'être celui qui pollue, qui empoisonne, qui fait de la viande qu'il ne faut plus manger, ou encore du vin qu'il ne faut plus boire.
Bien sûr, il va parler des questions de revenu, de partage de la valeur ou du Mercosur, mais c'est également d'un problème de reconnaissance qu'il souffre. Quel est son rôle? Quelle est son utilité sociale? Comme l'ouvrier, le paysan peine à trouver sa place dans notre contrat social. Pourtant, sécurité, précarité, souveraineté alimentaire, changement climatique, situation géopolitique: tout devrait aller dans le sens d'une agriculture placée au centre de nos préoccupations. Parce qu'il en va de la première des fonctions vitales: l'alimentation.
Notre projet européen, notre politique agricole commune doivent mettre au centre l'humain – travailleurs et travailleuses agricoles, propriétaires, paysans –, sans quoi nous finirons soumis et consommateurs plutôt que citoyens et producteurs. Que de travail devant nous, Commissaire Hansen! Nous sommes prêts.