Fête des Mères : des professionnels se mobilisent pour valoriser la filière horticole française
A l’approche de la Fête des Mères, période la plus importante de l’année pour les fleuristes et alors que la majorité des fleurs proposées sur le marché français proviennent de l’étranger, certains professionnels préfèrent valoriser les fleurs de saison, produites en France. L’occasion aussi pour ces artisans, et Sessile, le collectif qui les rassemble, de faire passer leurs messages : pour accompagner le client dans une consommation raisonnée, il faut avant tout soutenir et relancer la filière horticole française.
Des commandes multipliées par 50, c’est ce que les 500 artisans fleuristes du réseau Sessile se préparent à devoir honorer le dimanche 26 mai prochain, jour de la Fête des Mères. Au total ce sont 82,7 millions d’euros qui ont été dépensés en végétaux à cette occasion en 2022 dont 61% pour des fleurs coupées*.
Or, 85% des fleurs coupées présentes sur le marché français viennent de l’étranger et dans neuf cas sur dix, elles ont transité par les Pays-Bas, plaque tournante, qui représente 60 % du marché mondial de l’horticulture.
« À la belle saison, nous proposons presque uniquement des fleurs françaises »
Malgré ce constat, quelques fleuristes s’efforcent de proposer à leur clientèle des fleurs locales et de saison. C’est le cas chez Maison Marguerite, artisan fleuriste situé au Mans et partenaire du collectif Sessile : « En fonction des saisons, la boutique propose entre 60 et 85 % de fleurs françaises et nous essayons de faire travailler les producteurs locaux en priorité, explique Marie Ruillard, fondatrice. Nous sommes en contact avec 7 ou 8 producteurs de la Sarthe avec lesquels nous travaillons régulièrement. Cela nous permet de contribuer à la création d’un écosystème local et de maîtriser la provenance. »
Une offre française trop réduite
Depuis plusieurs années, cette fleuriste travaille avec le collectif Sessile qui accompagne les artisans pour leur permettre de valoriser leurs propres créations sur internet. Le site n’impose pas de réalisation standard comme c’est le cas pour les mastodontes du secteur, tels qu’Interflora ou Florajet, mais propose d’accéder à des bouquets reflétant davantage le sens esthétique de chaque fleuriste et des compositions qui font la part belle aux fleurs de saison. Pour Marie Ruillard, l’avantage des fleurs françaises est évident : « les fleurs sont coupées le matin et vendues l’après-midi même. Comme elles ne voyagent pas ou peu, cela n’a rien à voir en matière de fraîcheur« . La gérante avoue cependant : « Il est impossible de travailler exclusivement avec de la fleur française compte tenu de l’organisation du marché. L’offre en France est trop réduite et durant certaines saisons comme en hiver, nous sommes forcés de faire appel à des fleurs d’import pour offrir de la diversité et maintenir notre activité. »
« La France a les moyens de jouer les premiers rôles »
Pour Louis Savatier, cofondateur et responsable plaidoyer chez Sessile : « La forte proportion de fleurs importées s’explique par la faiblesse structurelle du tissu productif français. En 1985, la France comptait environ 8 000 exploitations de fleurs coupées, on en dénombre 278 aujourd’hui et la reprise des exploitations est compliquée » analyse t-il. Pourtant, toujours selon lui : « La France dispose d’un climat, d’un savoir-faire et d’un écosystème qui pourraient lui permettre de jouer les premiers rôles« .
Vers une relance de la production française
Afin de répondre à cet enjeu de compétitivité des fleurs françaises et faire renaître la production, le réseau Sessile a décidé d’agir en se donnant deux missions :
1) La réalisation d’une encyclopédie de l’ensemble des savoirs agrégés de la fleur
« Il s’agit d’un travail de documentation et d’analyse auprès de tous les acteurs de la filière, dans le but de mettre en lumière les démarches de transition et montrer les efforts des horticulteurs pour répondre aux défis auxquels la filière est confrontée », explique Louis Savatier. A ce jour, une vingtaine d’articles et entretiens avec des professionnels du secteur horticole sont réunis et disponibles en libre accès au sein du Lab (Lieu d’Ambitions Bénéfiques) sur le site internet Sessile.fr.
2) L’organisation de rencontres entre professionnels du secteur horticole
“Les acteurs anticipent tous la transition écologique, mais oeuvrent trop séparément, témoigne Louis Savatier. Il est nécessaire d’envisager et tester ensemble un modèle alternatif, plus sain et vertueux pour les producteurs, artisans, et consommateurs. Ces rencontres ont vocation à s’ouvrir à tous les membres de la filière qui souhaitent s’investir dans la relance de la production française.”
Un premier événement réunissant de nombreux acteurs est prévu le 11 juin prochain.
*Source : VALHOR données 2022
**Source : France Agrimer
Qui sommes nous ?
Sessile lutte pour l’indépendance des artisans fleuristes sur Internet. Fondé en 2019 par 6 amis, Sessile rassemble 500 fleuristes, engagés dans la transformation de la filière et permet déjà de livrer plus de 50% des Français. En brisant la logique de catalogue sur Internet, le réseau met en avant le savoir-faire de chaque fleuriste et contribue à faire vivre l’art floral. Les fleuristes peuvent faire vivre leur passion et conçoivent des bouquets plus créatifs car ils sont ainsi plus libres de proposer des fleurs de saison, des fleurs locales quand c’est possible.
Contact presse
Louis Savatier
Cofondateur en charge de la communication
louis@sessile.fr
06 31 15 73 74